ResearchGate est un réseau social consacré aux chercheurs leur permettant d’échanger entre eux sur différentes questions et de partager leurs publications.
Récemment ResearchGate a signé des accords avec de nombreux éditeurs offrant ainsi un contenu de plus en plus important, avec, malheureusement des possibilités de recherche très limitées.
ResearchGate multiplie depuis quelques mois les annonces de partenariat avec des éditeurs scientifiques.
Cette stratégie peut être décomposée en deux volets :
● La mise en ligne d’articles, essentiellement en open access, de nombreux éditeurs;
● D’autre part, des accords particuliers confidentiels avec Elsevier et ACS (American Chemical Society) signés en fin de l’année dernière.
Le premier volet est donc le chargement sur la plateforme ResearchGate des contenus de nombreux éditeurs, et pas les moindres.
On peut, en effet, citer, rien que pour les quatre premiers mois de 2024 : Trans Tech Publications (7 titres), SAGE (100 titres), Cambridge University Press (16 titres), Taylor & Francis (400 titres), Wiley (700 titres), Optica Publishing (105 000 articles depuis 2012). Pour sa part, l’accord avec Emerald Journals (18 titres) date de juillet 2023.
Ces contenus sont principalement en open access. Pour les articles payants, le système vérifie quels sont les droits d’accès de l’utilisateur liés à son affiliation académique s’il en a une. Il peut aussi demander directement à l’auteur une copie à usage privé, mais l’expérience montre que si l’on n’a pas une adresse mail montrant sans ambiguïté que l’on appartient au monde académique on n’a pratiquement aucune chance d’obtenir une réponse positive de l’auteur.
Restent donc, le cas échéant, l'outil Unpaywall, les bibliothèques, les sites d’éditeurs, ou, pour les entreprises, les fournisseurs de documents primaires comme Reprints Desk aux États-Unis.
Ces accords ont été signés fin 2023 entre ACS et Elsevier d’une part et ResearchGate d’autre part. Ils mettent un terme aux poursuites qui avaient été engagées depuis 2007 par ces deux éditeurs.
Ce qu’on comprend de ces accords particuliers et confidentiels, c’est qu’au moment du téléchargement d’un article par un auteur sur le site, une vérification automatique est effectuée pour identifier les différentes possibilités de partage disponibles.
Les relations avec les éditeurs n’ont pas été un long fleuve tranquille (cf. notre article « ResearchGate contraint de supprimer 200 000 articles », Bases N° 396, Oct. 2021). Une nouvelle politique a initiée vis-à-vis d’eux en 2022, selon le rapport financier relatif à cette année-là (le dernier disponible).
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Utiliser un assistant IA monotâche comme les GPTs d’OpenAI permet d’utiliser un modèle de langage dans un but spécifique et de façon plus précise qu’avec un chatbot généraliste comme ChatGPT, Gemini ou Copilot. Nous en avons testé une vingtaine dédiés à la recherche et voici les résultats de notre sélection.
Les agents virtuels ne sont pas simplement capables de converser et de guider l’utilisateur comme un chatbot, mais ils peuvent aussi adapter leurs réponses au contexte et à l’intention de celui-ci.
Les plus connus sont les GPTs d’OpenAI, même si d’autres agents sont apparus comme les Hugging Chat Assistants de Hugging Face et les copilotes de Microsoft.
Mais les GPTs d’OpenAI, d’après nos tests, restent les plus opérationnels. Attention, ils ne sont toutefois disponibles qu’avec la version payante GPT Plus, pour un résultat qui reste inégal.
Consensus intègre intelligemment la capacité d’analyse des IA pour l’appliquer à la recherche d’articles scientifiques. L’outil existe sous forme de GPT à utiliser avec ChatGPT et sous forme de plateforme (https://consensus.app/) à part entière pour une utilisation plus complète. Pour le retrouver dans le GPT Store, il faut se rendre sur « Explorer les GPTs » dans la barre de gauche, puis taper directement le mot-clé Consensus
.
Quel que soit le point d’entrée, le fonctionnement général est le même : on pose une question précise dans la barre de dialogue, comme « Le sauna est-il bon pour la santé ? » ou « la méditation peut-elle modifier notre cerveau ? » et Consensus s’applique à retrouver la réponse, avec un niveau de précision inédit. Pour juger de sa fiabilité, cette réponse est constituée des extraits issus des sources identifiées par un lien qui renvoie à la plateforme Consensus (voir Figure 1).
Figure 1 : Les résultats du GPT Consensus sont présentés sous forme de synthèse avec des exergues qui dirigent vers les sources.
Sur la plateforme, les extraits permettent de trouver rapidement si le document est pertinent et pointent vers l’endroit où l’extrait se situe précisément dans l’article scientifique (un gain de temps inestimable !). De plus, un bouton Study snapshot donne un descriptif rapide de la méthodologie des recherches de chaque article cité (échantillon, etc.) afin de pouvoir en juger en un clin d’œil.
Enfin, une fonctionnalité de synthèse fonctionne également pour les questions fermées. Dans ce cas, la réponse est analysée sous forme de pourcentage du nombre d’études qui penchent en faveur de « oui » et « non » ou « possible », en plus d’un résumé des réponses (voir Figure 1 bis). Enfin, la recherche peut être approfondie à l’aide de nombreux filtres comme : les échantillons ou la réputation de la revue. En revanche, il est nécessaire de filtrer les résultats par dates afin d’obtenir les dernières études.
Figure 1bis : Les résultats de la plateforme Consensus… nettement plus complets que son GPT.
Alimenté par les quelque 200 millions d’articles académiques de Semantic Scholar, Consensus est mis à jour régulièrement. À noter, l’historique archivé sur OpenAI reste aléatoire et n’apparaît pas à la connexion suivante du GPT, contrairement à la plateforme, qui permet d’archiver recherches et articles, même en version gratuite. La plateforme, disponible avec une version gratuite, permet d’ailleurs de s’affranchir de l’abonnement payant à ChatGPT, puisqu’elle propose un nombre de recherches illimité et quelques crédits pour utiliser l’IA.
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La nouvelle fonctionnalité de recherche IA « Browse for Me » du navigateur Arc n’est disponible que sur iPhone et elle fait déjà grand bruit.
Non seulement elle a été rapidement adoptée par les utilisateurs, mais la presse y voit une fonctionnalité qui réinvente la façon de s’informer… et pourrait être le pire cauchemar des éditeurs.
Disponible depuis quelques mois sur Windows après avoir été adopté par les utilisateurs de Mac (voir notre article « Arc browser réinvente la navigation en ligne », BASES N° 420, décembre 2023), le navigateur Arc vient à nouveau d’attirer l’attention du monde de la tech avec sa nouvelle fonctionnalité « Browse for Me » (que l’on pourrait traduire en français par « cherche pour moi »).
Disponible uniquement sur les iPhones actuellement, le bouton « Browse for Me » apparaît au cours de l’écriture dans la barre de recherche (voir Figure 1).
Figure 1 : La fonctionnalité « Browse for Me » apparaît au cours de l’écriture dans la barre de recherche.
Pour s’informer des dernières actualités, on peut rédiger une invite simple, de type : « quelle est l’actualité internationale aujourd’hui en France ? » ou « quelle est l’actualité du secteur cosmétique aujourd’hui en France ? », Arc fournit une liste factuelle, composée de résumés générés par IA (voir Figures 2 et 3).
Exit la liste de liens qui renvoient vers des articles payants, les autorisations de cookies, les publicités et autres boutons d’abonnement… En bref, tout ce qui fait obstacle à l’information brute.
Figures 2 et 3 : Les premiers résultats apparaissent sous forme d’une liste de résumés d’une phrase (on peut cliquer sur des liens proposés au-dessus de la liste, sous forme de snippets)
Lorsqu’une requête est effectuée, Arc explore le contenu des médias en ligne, le résume et… consent à laisser quelques liens en haut et en bas de la réponse. Mais il n’y a fondamentalement plus besoin de cliquer puisque la réponse est déjà fournie.
Et au lieu d’apparaître sous forme d’une liste de liens sur lesquels cliquer pour obtenir des bribes de réponses comme sur Google ou de chat comme sur Copilot, Arc propose une page web personnalisée selon les requêtes de recherche et générée par IA : sous une première liste des grands titres de l’actualité, des sous-sections apparaissent (voir le résultat de notre requête en cliquant sur ce lien, même si vous n’êtes pas doté du navigateur ou de l’app).
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Qu’il s’agisse du pilotage, de la valorisation ou de la communication de l’activité documentaire, comment les fonctionnalités statistiques de ces outils aident le documentaliste à tirer le meilleur parti de ses outils numériques ?
En documentation, nous avons recours à divers outils numériques pour accompagner nos activités, diffuser nos produits ou offrir des abonnements adaptés à nos utilisateurs.
Ces outils ne sont pas utilisés de la même façon selon la mission du service, la période de l’année et le type d’utilisateurs visés.
L’analyse des statistiques fournies par les outils de gestion des fournisseurs d’information, les outils métier comme les logiciels documentaires ou un Système intégré de gestion de bibliothèque (SIBG) ou encore les outils de diffusion, permettent aux services d’information d’adapter leur offre de produits et services documentaires à leurs utilisateurs.
Par exemple, l’analyse de statistiques des bases de données proposées par Factiva, Orbis, Dalloz, etc. apporte un éclairage sur l’utilisation de leurs contenus comme le taux de consultation ou de téléchargement des informations.
Compte tenu de leur coût d’abonnement souvent très élevé, le service d’information doit évaluer les statistiques de ces outils afin de garantir leur rentabilité. En fonction des chiffres recueillis, plusieurs conclusions peuvent être tirées et un plan d’action être établi.
Que la ressource soit sous-exploitée ou au contraire surexploitée, il faudra en comprendre les raisons : les utilisateurs connaissent-ils l’existence de l’outil ? Savent-ils s’en servir correctement ? Rencontrent-ils des difficultés de connexion ? L’outil répond-il à leurs besoins ?
Ces statistiques apportent ainsi autant d’informations nécessaires pour décider de façon éclairée de l’arrêt de l’abonnement ou au contraire de l’augmentation du « forfait » de mener une campagne de communication ou encore d’organiser des sessions de formation.
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Dans le cadre d’une veille technologique, souvent couplée à une démarche d’innovation/diversification, il peut être intéressant de surveiller non seulement les publications (articles, conférences, brevets), mais aussi les technologies cessibles.
Les technologies (à céder ou à licencier) peuvent constituer des compléments très pertinents et aussi des amorces de nouvelles collaborations. Ce peut être aussi l’occasion pour l’acquéreur d’une de ces technologies de gagner du temps, notamment en R&D et, éventuellement, de l’argent, en fonction des conditions de cession.
Ces technologies sont les résultats des travaux de chercheurs d’une université, d’une école d’ingénieur ou d’un centre de recherche. Elles peuvent faire l’objet d’une licence ou être vendues (en général, c’est le brevet qui est vendu). En effet, tous ces organismes cherchent à valoriser les technologies qu’ils ont développées en les cédant, car ils n’ont pas vocation à les emmener sur le marché, sauf en cas de création d’une startup.
Notre société de conseil FLA Consultants propose par ailleurs cette prestation de veille professionnelle, n'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Nous ne nous sommes pas intéressés ici au cas des entreprises cherchant à valoriser des technologies, mais à celui des universités et des centres de recherches qui « produisent » des technologies.
En application de cette démarche, nous avons ainsi enrichi plusieurs veilles technologiques effectuées par notre cabinet FLA Consultants en cherchant des technologies cessibles dans leurs domaines technologiques, qui ont chez plusieurs clients suscité leur intérêt.
Nous nous sommes focalisés dans un premier temps sur les technologies européennes et nord-américaines. Nous consacrons aux technologies d’origine française un autre article dans ce numéro : « En France, la prééminence du réseau des SATT ».
Pour identifier les sources de technologies, nous avons procédé ainsi :
« technology transfer »
donne surtout des définitions, ce qui n’est pas ce que nous recherchons. « Où trouver une liste des technology transfer offices des universités ? »
. À partir de là, nous avons poursuivi les recherches avec diverses stratégies dans Google, en remarquant que les pages dans lesquelles se trouvent les descriptions des technologies offertes sont souvent difficiles à localiser dans le site d’une université. Ceci est surprenant, compte tenu de leur vocation à être le plus visibles possible.
Le volume de technologies offertes est ici très variable, allant de quelques dizaines de technologies, voire moins d’une dizaine, à plusieurs milliers.
Une université ne présentant qu’un petit nombre de technologies peut néanmoins présenter de l’intérêt, car ses technologies peuvent être considérées comme un prétexte à une prise de contact pouvant aboutir à des collaborations — d’ailleurs non nécessairement liées à ces technologies.
Il faudra être attentif à la date de création de l’offre, car certains sites ont la fâcheuse habitude de maintenir la présence d’offres anciennes, voire très anciennes. On peut d’ailleurs parfois se demander si les offres qui ne sont plus d’actualité, quelle qu’en soit la raison, sont effectivement retirées. Cependant, il peut arriver qu’une technologie proposée il y a longtemps résolve un problème d’aujourd’hui.
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Les Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) en France jouent un grand rôle dans le développement technologique des innovations issues de la recherche publique française.
Les SATT (Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies) sont au nombre de 13, réparties sur l’ensemble du territoire français. Ce réseau a été créé en trois vagues de 2012 à 2014 dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir, selon un rapport du Sénat (1), « pour répondre à certaines lacunes du système de valorisation français ». Les SATT sont des SAS de droit privé. Les actionnaires « outre l’État par le biais de Bpifrance » sont tous des organismes publics (enseignement et recherche).
« Elles financent le développement technologique des innovations issues de la recherche publique française (laboratoires et centres de recherche) grâce à un fonds d’investissement (…) de 856 M€. ». Au moins certaines de ces SATT bénéficient de subventions de leur Conseil Régional et de fonds européens FEDER (Fonds Européen de Développement Régional). « Elles détectent, évaluent, protègent et conduisent ces inventions jusqu’au marché en les confiant à une entreprise existante ou à une future startup. »
Les SATT couvrent environ 165 établissements de recherche et 150 000 chercheurs/docteurs, ce qui représente environ 80 % de la recherche publique française. Plus précisément ces technologies ont, pour 44 % d’entre elles été à l’origine de la création de startups, 45 % ont été transférées vers des TPE/PME et 11 % vers de grands groupes.
Source : service de communication du réseau des SATT
Récemment, en particulier après l’organisation de Deep Tech Meetings, des conventions d’affaires ayant pour but de mettre en relation offreurs et demandeurs de technologie, le besoin est apparu d’une plateforme/marketplace regroupant des offres de technologies sélectionnées. Cela a conduit au lancement de la plateforme TECH-365.fr.
Celle-ci propose, à la date d’écriture de cet article, 387 technologies réparties au sein de quatre grandes filières stratégiques : Greentech, Numtech, Biotech et Medtech.
Ces technologies ont nécessairement fait l’objet d’une demande de brevet et sont à un stade de développement de TRL3 à TRL6 (2).
Cette plateforme pensée pour la prise de rendez-vous est dérivée de celle utilisée par la société Proximum qui organise de nombreuses conventions d’affaires dans le domaine des technologies tels Les Rendez-vous Carnot ou Techinnov.
Contrairement à ce que l’on observe dans quasiment tous les pays dans lesquels nous avons trouvé de nombreuses marketplaces en accès libre, l’accès à cette banque de données est non seulement payant, mais aussi soumis à une sorte d’examen de passage pour s’assurer du sérieux du demandeur et de la qualité de sa démarche.
“C’est un choix stratégique et de sécurité. Nous filtrons les inscriptions pour éviter l’accès au catalogue à des structures non identifiées. Les technologies que nous portons sont des brevets issus de la recherche publique, il convient donc de savoir à qui nous donnons accès à ces informations " explique le service de communication du réseau des SATT.
Le « service central » des SATT qui gère la plateforme se définit comme un gardien. Cette « centralisation » n’empêche pas la plupart des SATT de présenter des technologies cessibles sur leur site dont le total est supérieur à ce que l’on trouve dans TECH 365.
Notre commentaire
On retrouve bien là un penchant bien français consistant à confier à l’État des missions a priori d’intérêt public et de bien en verrouiller la réalisation.
On est quand même un peu gêné par cet « examen de passage » pour accéder à « TECH-365 » d’autant que la plupart des SATT proposent des technologies en libre accès. Nous avions gardé de l’ANVAR (intégrée aujourd’hui dans Bpifrance qui est un des financeurs des SATT) une impression de liberté et d’efficacité avec un système nettement moins verrouillé. Il semblerait que cet état d’esprit se soit un peu perdu.
Avec une couverture de 80 %, il est très probable que lors de la recherche d’un service de transfert de technologies d’une école d’ingénieur ou d’une université, vous soyez redirigé vers la SATT de sa région.Il y a néanmoins des « récalcitrants » qui préfèrent continuer à valoriser eux-mêmes leurs technologies. On pense par exemple à INSERM transfert, INRAE transfert, au réseau CURIE, etc.
Nous avons eu récemment une expérience qui ternit quelque peu le discours du service de communication du réseau des SATT. Dans le cadre de notre recherche de technologies, nous avons identifié. deux technologies dans deux SATT différentes auprès desquelles nous avons manifesté notre intérêt en demandant des informations complémentaires.
Nous attendons toujours…
(1) Rapport d’information n° 683 (2016-2017), déposé le 26 juillet 2017 : « Les SATT : des structures de valorisation de la recherche publique qui doivent encore faire la preuve de leur concept ».
(2) L’échelle TRL (Technology readiness level) évalue le niveau de maturité d’une technologie jusqu’à son intégration dans un système complet et son industrialisation.
Avec les modules complémentaires (appelés aussi « add-ons » et « add-ins ») des suites bureautiques de Microsoft et Google, il est possible de booster à l’IA ses logiciels de rédaction, tableurs et présentations. Cela permet de bénéficier des fonctionnalités de ChatGPT tout en restant dans son environnement de travail. Nous avons testé une douzaine d’extensions gratuites, et voici les quatre utiles à connaître.
Notre chouchou, et pas seulement car il est développé par une entreprise française ! Talarian a développé deux modules, un pour la suite Microsoft (Word+Excel) et un autre pour la suite Google (Docs+Sheets).
On les trouve sur le site de Talarian, sur la Marketplace de Google Workspace ou dans le catalogue de modules complémentaires de Microsoft, via notamment le menu. Pour faire fonctionner ce logiciel avec ChatGPT, il est nécessaire créer une clé API sur ChatGPT (voir le tuto réalisé par WeDoData).
Avec Excel ou Sheets, cette extension permet de nettoyer et d’enrichir sa base de données en introduisant directement dans son document les invites (ou prompts) prérédigées de ChatGPT. Le plus impressionnant est sans doute lorsqu’on extrait ou ajoute des informations en ligne en décrivant simplement son besoin en langage naturel, sans recourir à des formules complexes.
Par exemple, pour compléter une liste de noms d’entreprises avec leurs départements, numéros de téléphones ou les villes d’établissement, on ajoute une colonne et il suffit d’insérer une invite préenregistrée dans une cellule, comme
=GPT(« indique les numéros de téléphone »)
. Pour plus d’exemples, voir notre article Maîtriser l’open data et l’IA pour transformer et exploiter les données différemment, NETSOURCES N° 168, Janvier-février 2024.
Attention toutefois au risque d’hallucinations dans ce cas. Pour le limiter, penser au prompt, testé et approuvé « Si tu ne sais pas, n’invente pas
», qui réduit grandement la marge d’erreur. Sur Word et Docs, l’extension fonctionne en français et il est possible de créer ou modifier du texte.
La version actuellement en ligne est une bêta gratuite, mais elle est aussi soumise aux limites de l’offre d’essai l’API de ChatGPT. Pour l’utiliser, il vaut mieux disposer de la version payante de ChatGPT. Il est aussi possible dans certains pays de choisir le modèle Claude en se connectant à l’API d’Anthropic, mais cette dernière n’est pas disponible en Europe.
Enfin, sur la suite Google, il faut savoir que le menu « Extension » qui permet d’afficher les « add-ons » ne s’affiche que sur les documents non partagés !
Figure 1 : Sur Word, GPT for Work s’affiche dans la barre d’outils et pour l’utiliser, une barre latérale s’ouvre à droite du document.
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La documentation brevet constitue une source inestimable d’information pour établir une veille technologique et concurrentielle, ou même évaluer la valeur d’une entreprise. Au moins une vingtaine de bases de données brevet totalement ou partiellement gratuit sont désormais disponibles sur le WEB. S’il est difficile d’établir une hiérarchie entre elles, deux produits se détachent du lot : Espacenet, produit par l’Office Européen des Brevets, et Patentscope de l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle). Quel produit choisir, et faut-il choisir ?
Le contenu d’une base de données brevet se décline en plusieurs éléments : offices couverts, sur quelle période, pour quelles données (données bibliographiques, texte intégral, etc.), et avec quel délai de disponibilité.
La couverture des deux services fait l’objet de pages Web dédiées régulièrement mises à jour.
Patentscope annonce couvrir 79 offices, et Espacenet 104 concernant les informations bibliographiques et 68 concernant le texte intégral. Toutefois, pour certains offices la couverture est très partielle, ou les mises à jour plus ou moins tardives, allant jusqu’à plus d’un an de délai à compter de la date de publication. Hors de ce cas de figure, on tombe côté Espacenet à 70 offices couverts pour les données bibliographiques et 33 pour les données de texte intégral ; côté Patentscope on arrive à 55 offices dont la couverture est régulière concernant les informations bibliographiques. ; par rapport au texte intégral, les plages couvertes n’étant pas précisées, seul le nombre de documents OCRisés l’étant, il est difficile de conclure.
Au vu des chiffres disponibles, et nonobstant quelques lacunes informationnelles, certaines différences non spectaculaires peuvent être notées concernant les six offices essentiels (Européen, Américain, Chinois, Japonais, Coréens et l’OMPI). Patentscope ne couvre pas les documents japonais antérieurs à 1964, là où Espacenet couvre à partir de 1961 pour les documents A (correspondant à la demande de brevet), et 1926 pour les B (correspondant au brevet délivré). On a aussi 2,5 ans supplémentaires de documents coréens de type Y sur Espacenet. Concernant les US, la période 1790 - 1835 est affichée comme disponible sur Patentscope. Mais cette période ne correspond à l’interrogation qu’à 1659 documents, et les données disponibles sont souvent très parcellaires.
Sur la partie données en texte intégral, Espacenet a un léger avantage, un doute subsistant toutefois quant à l’OCRisation des textes en question.
Pour ce qui concerne les autres offices, rien de très marquant mis à part un +Patentscope sur les documents néo-zélandais.
En termes de délais de mise à jour, et si l’on reste sur les offices essentiels, on constatait début janvier 2024, pour les données bibliographiques, un délai oscillant entre 0 - demandes européennes - et 2,7 semaines - documents coréens - sur Espacenet, et entre 0 - demandes PCT (Patent Cooperation Treaty, gérées par l’OMPI) - et trois semaines - documents japonais, coréens, chinois - sur Patentscope. Pas de différence spectaculaire donc.
Pour les autres offices importants, les délais sont variables : près de cinq semaines pour les documents autrichiens, trois semaines pour les Suisses, mais seulement une pour les Australiens sur Espacenet, avec des pointes à seize semaines pour les documents bulgares, et dans l’autre sens, moins d’une semaine pour les Allemands, les Danois, les Espagnols, les Français, entre autres. La situation n’est pas très différente sur Patentscope.
Les données de texte intégral sont mises à jour sur Espacenet à peu près dans les mêmes délais que ceux cités ci-dessus pour les offices EP, WO, US, CN, JP et KR. Pour les autres offices, la situation est très diversifiée : il faut deux ans et demi pour voir apparaître le texte intégral des documents autrichiens, mais moins d’une semaine pour les documents australiens. On prendra donc garde à ce point lorsque l’on effectue par exemple des recherches dans le texte intégral (description et/ou revendications)
L’information sur le délai de mise à jour du texte intégral n’est pas disponible pour Patentscope.
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En septembre dernier, nous évoquions la question de la veille sur les réseaux sociaux, qui depuis le déclin de X (Twitter) devient de plus en plus fragmentée (cf. La veille sur les réseaux sociaux s’annonce de plus en plus fragmentée, BASES n°417, Septembre 2023). Si cette question subsiste et continue à rendre la veille sur les réseaux sociaux toujours plus complexe et chronophage, ce n’est pas la seule difficulté à laquelle est aujourd’hui confronté le veilleur.
L’autre dimension à prendre en compte, c’est l’essor du dark social depuis quelques années et du shadow social, nouvelle tendance théorisée par Marie Dollé en ce début d’année.
C’est un fait aujourd’hui bien documenté, les internautes partagent de moins en moins de contenus de manière publique sur les réseaux sociaux et ont plutôt tendance à se reporter sur des espaces plus restreints composés de leurs proches, cercles d’amis ou communautés qui se rassemblent autour d’intérêts communs.
Sur les réseaux sociaux, il existe donc des espaces privés et fermés que l’on appelle le dark social et des espaces à mi-chemin entre le public et le privé que Marie Dollé appele le shadow social et qui ne cessent de prendre de l’ampleur.
Lire aussi :
La veille sur les réseaux sociaux s’annonce de plus en plus fragmentée (09/2023)
Comment utiliser Discord pour ses veilles et ses recherches ? (09/2023)
Veille Instagram : quoi, comment, pour quoi faire ? (06/2022)
Réussir à utiliser LinkedIn pour la veille et la recherche d’information (06/2022)
Qu’on se rassure, le dark social n’a rien à voir avec le dark web et d’éventuels contenus et pratiques illicites. La comparaison est plutôt à chercher du côté du Web visible et invisible et sa fameuse image d’iceberg, car le dark social représente la partie immergée et donc invisible des réseaux sociaux.
Le dark social, ce sont donc ces espaces privés sur les réseaux sociaux où les internautes communiquent, partagent des contenus, mais qui ne sont pas référencés par les moteurs de recherche Web ou internes aux réseaux sociaux et sont donc invisibles aux non-membres.
Cette tendance peut s’expliquer par plusieurs facteurs : une quête d’authenticité, un plus grand besoin d’intimité, une fatigue des attaques et clashs incessants sur les réseaux sociaux, une réaction face à l’infobésité et au burn-out informationnel. Les Anglo-saxons parlent ainsi du passage d’un concept de One-to-many où une personne s’adresse à une très large audience publique à celui de One-to-one ou One-to-few avec des contenus et du partage d’information destinés à une personne ou un petit groupe d’individus.
Dans un récent article de Business Insider intitulé « Great news - social media is falling apart », le journaliste illustre parfaitement cela en expliquant que « nous sommes passés d’un Internet qui ressemblait à une sortie au centre commercial à un Internet plus semblable à une soirée entre amis. »
Déjà en 2017, une étude réalisée par la plateforme de publicité programmatique RadiumOne annonçait que 84 % des partages que font les consommateurs « se font maintenant sur des canaux sociaux privés comme les e-mails et les messageries instantanées ». Si le chiffre peut paraître très élevé (la même année, Talkwalker avait mené un test similaire et estimait que 20 % du trafic vers leur site venait du dark social), il n’en reste pas moins qu’il existe bien une face cachée des réseaux sociaux et qu’elle ne cesse de prendre de l’ampleur.
À l’été 2023, Adam Mosseri, qui est à la tête d’Instagram, expliquait dans une interview que le flux public des internautes était devenu secondaire et que c’était la messagerie (surtout) et les stories (dans une moindre mesure) qui étaient le moteur de croissance d’Instagram depuis au moins cinq ans.
Le dark social est donc aujourd’hui le fonds de commerce des réseaux sociaux et il y a toutes les chances d’y trouver des pépites informationnelles. Mais il ne faut pas négliger non plus le shadow social.
Le concept de shadow social est quant à lui plus récent et s’annonce comme une des tendances de 2024. La première fois que nous l’avons vu apparaître c’était dans la newsletter Futur(s) sous la plume de Marie Dollé. Elle décrit le shadow social comme « un espace hybride situé entre le public et le “dark social”. Le shadow social représente une évolution significative dans notre manière de percevoir l’identité et les relations en ligne, équilibrant le privé et le public, l’individuel et le collectif. Il se positionne comme une réponse stratégique au content shock croissant, exacerbé par l’augmentation des contenus générés par l’IA. Plus encore, il représente pour les plateformes sociales une opportunité de stimuler l’engagement au sein de leurs écosystèmes. »
Elle cite en exemple les Broadcast Channels sur Instagram qui permettent des échanges directs entre les créateurs de contenus et leurs abonnés ou encore les articles collaboratifs sur LinkedIn et leurs commentaires. On est alors plus proche du « one to few » évoqué plus haut dans cet article.
Dans la même veine, on pourra également penser au lancement récent des chaînes WhatsApp qui prennent beaucoup d’ampleur notamment au niveau des médias ou encore aux nouveaux canaux de diffusion récemment lancés sur Facebook et Messenger.
Et même si c’est moins évident, on pourrait inclure dans le monde du shadow social les newsletters, qui sont de plus en plus prisées : Il s’agit en effet d’espaces semi-privés (qu’il faut réussir à identifier et auxquels il faut s’abonner pour visualiser le contenu), avec une personne qui s’adresse à une communauté restreinte. De plus, les newsletters ont des frontières poreuses avec les réseaux sociaux qui avaient développé pour la plupart des systèmes de newsletters intégrés (GetRevue sur Twitter par exemple), mais ces fonctionnalités ont plutôt tendance à disparaître. Parallèlement, les plateformes de newsletters se transforment peu à peu en réseaux sociaux dédiés aux newsletters : Substack a par exemple développé son propre réseau social appelé Substack Notes.
Attention : Si le développement du shadow social semble être une des tendances de 2024, ce n’est pas pour autant complètement nouveau. Les groupes privés/sur invitation des réseaux sociaux existent depuis des années, mais ont pour la plupart périclité pour devenir des espaces publicitaires et d’autopromotion : Telegram propose des chaînes depuis déjà plusieurs années, les serveurs Discord existent aussi depuis un moment mais gagnent en popularité, etc.
Les nouveaux produits et fonctionnalités que l’on voit apparaître ces derniers mois, révèlent un glissement d’un schéma d’espace communautaire composé d’un petit groupe de personnes où chacun peut s’exprimer, vers une communication à sens unique où une personne communique vers une audience restreinte. Les membres sont limités à des rôles de lecteurs et peuvent au mieux réagir avec des emojis comme c’est le cas sur les chaînes WhatsApp par exemple.
Les espaces de shadow social donnent finalement l’impression de faire partie d’un club un peu sélect. Certains restreignent même volontairement le nombre de membres, c’est par exemple le cas de la newsletter Pygmalion (https://pygmalion.club/#pricing) qui est limité à 200 abonnés (au-delà, les gens sont sur liste d’attente et patientent jusqu’à ce que quelqu’un se désabonne).
Faire de la veille sur le Web, c’est réussir à identifier les meilleures sources et les informations en lien avec ses thématiques. On sait depuis toujours que ces sources et informations sont en partie sur le Web invisible, mais on réalise désormais qu’elles peuvent se trouver dans des espaces de dark social ou de shadow social qui prennent une place de plus en plus importante dans le paysage.
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Pour rendre un livrable et une formation efficaces en vérifiant le niveau de compréhension de son public ou tout simplement pour rajouter une touche de divertissement, le quiz est un outil pédagogique qui peut s’avérer un précieux allié. Et aujourd’hui avec les modèles d’IA générative, un quiz peut être créé en une minute, ou presque. Florilège de nos 4 outils préférés.
Lire aussi :
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Opexams est une plateforme pédagogique qui propose la génération de quiz parmi d’autres fonctionnalités.
Son « Quiz Generator » est accessible sans inscription. Le quiz est généré à partir d’un texte à fournir (jusqu’à 3000 signes environ) et, comme toujours avec ces outils IA, le procédé est simplifié au maximum : on copie son texte, puis on sélectionne les options suivantes : le type de quiz (choix multiples, vrai/faux ou questions ouvertes), la langue, le nombre d’options par question (cinq maximum), puis on clique sur « Générer un quiz ».
L’option « par sujet » permet d’entrer uniquement un thème de son choix, qu’il soit dans le domaine scolaire ou professionnel. Aux options précédentes, s’ajoute le niveau de difficulté souhaité (facile/moyen/difficile).
Le résultat est composé de dix questions avec les réponses apparentes. Il est possible de les copier, soit une par une avec le bouton sous chaque question, soit la totalité avec le bouton à droite de la première question.
Dans tous les cas, vérifier les réponses et ne pas hésiter à modifier la proposition de quiz. Dans notre test, 1 réponse sur 10 était fausse, avec ou sans texte comme matériau de départ.
La version gratuite permet de générer un quiz de dix questions par jour. La version payante, elle, offre un nombre de quiz illimité, l’export des questions en Word et en Excel, l’import de document-source y compris en PDF et le stockage des quiz dans une « collection ». Elle permet aussi de générer un quiz à partir de plusieurs documents et formats (par exemple, deux liens et un PDF). Le premier prix est à 6,99 € TTC.
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