Faut-il à tout prix automatiser sa veille ?

Aurélie VATHONNE
Netsources no
153
publié en
07.2021
2993
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Tags
outils de veille | flux RSS | humain
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Nous recevons régulièrement des demandes de nos lecteurs cherchant des pistes ou méthodes pour certaines de leurs recherches ou qui souhaitent de plus amples informations sur certains outils de veille.


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Chaque mois, nous traitons la question d’un lecteur, qu’il s’agisse d’une question méthodologique, d’un panorama d’outils, de ressources ou des questions sur le métier de professionnel de l’information. Ce que nous constatons aujourd'hui est plus une tendance récurrente autour de la nécessité d'automatiser de sa veille. C'est donc sur ce point que nous allons nous pencher aujourd'hui.

question lecteursFaut-il à tout prix automatiser sa veille ? 

Cette interrogation peut paraître étonnante à première vue. La croissance exponentielle du web depuis sa création, puis l’explosion des réseaux sociaux depuis une dizaine d’années, rendent en effet l’information disponible toujours plus volumineuse. On peut donc légitimement penser qu’il est nécessaire de recourir à un outil pour réaliser une veille performante.

C’est effectivement le cas la plupart du temps. Tout veilleur aguerri connaît en détail les possibilités d’alerting et de filtres offertes par les web-crawlers, les lecteurs de flux RSS, les agrégateurs de presse, sans compter les fonctionnalités natives disponibles dans la plupart des bases de données.

Cependant, l’expérience nous montre que dans certains cas très spécifiques, l’automatisation ne se justifie pas et que, bien au contraire, il est plus pragmatique de réaliser une bonne veille manuelle.

Sur Google News : beaucoup de bruit pour rien

Par exemple, les alertes Google News sur les noms de sociétés ou de marques d’une certaine importance ont tendance à générer des résultats très volumineux pour une pêche plutôt maigre en comparaison.

Plusieurs raisons peuvent être invoquées : le bruit lié aux présentations d’études de marché qui trustent les résultats et sont difficiles à éliminer, mais aussi le fait que les résultats arrivent chaque jour par ordre chronologique… par conséquent, l’avantage clé lié à l’algorithme de classement de Google est perdu.

Dans un tel cas, une recherche manuelle, effectuée chaque mois ou chaque semaine sur le nom de la société ou de la marque peut permettre de faire remonter rapidement dans les 3 à 5 premières pages les articles les plus pertinents tout en étant récents.

Les pages techniquement complexes difficiles à surveiller automatiquement

Il arrive également que la surveillance d’une page web au sein d’un site soit particulièrement difficile à paramétrer, par exemple parce que le format technique de la page est peu courant ou qu’elle n’a pas été créée avec les standards du webdesign. Plutôt que de construire une usine à gaz au sein d’un logiciel de web-crawling, il peut être préférable d’aller consulter la page manuellement de façon régulière.

LinkedIn : un réseau rétif à la surveillance

Du côté des réseaux sociaux, une plateforme comme LinkedIn est très difficile à surveiller de façon automatique. À notre connaissance, très peu d’outils de veille sont capables de surveiller un compte de société ou de personne, et a fortiori une requête par mot-clé. Une visite quotidienne, ou du moins régulière sur le fil d’activité LinkedIn permet en outre d’améliorer l’algorithme, LinkedIn apprenant de mieux en mieux ce qui est consulté, liké, partagé au sein de cette plateforme.

Un affichage optimisé rend la veille plus efficace

Pour finir, on admettra que l’affichage obtenu dans les alertes des outils de veille laisse souvent à désirer, en particulier via les outils de web-crawling.

Dans le cas d’une veille métier qui a pour objectif de se tenir au courant des actualités de son secteur, la simple consultation de son flux Twitter peut être ressentie comme plus rapide et plus efficace qu’à travers un outil, en raison d’un meilleur affichage et donc d’un meilleur confort de lecture. Ce procédé contraint cependant à une lecture quotidienne, sous peine de manquer des publications.

Une veille non automatisée ne veut pas dire pour autant qu’elle ne sera pas optimisée ou organisée !

Nous recommandons de rassembler dans un fichier Excel les urls précises des pages à consulter sur lesquelles il suffira de cliquer.

Chaque fois que cela est possible, on choisira donc les urls qui pointent directement vers la bonne rubrique, voire qui génèrent immédiatement la bonne liste de résultats, ce qui évite d’effectuer des opérations fastidieuses de navigation ou de recherche à l’aide de menus ou de mots-clés.

D’autres colonnes indiqueront le nom du site, éventuellement de la rubrique, le mot-clé recherché. Une colonne peut servir utilement à indiquer la date de vérification la plus récente, ainsi que le dernier résultat, article, numéro consulté au sein de cette page.

Plus le fichier sera documenté et les pages décrites de façon précise, plus la veille « manuelle » sera facilitée.

On peut alternativement utiliser des outils de bookmarking comme Diigo, Pocket, Instapaper ou encore Evernote afin de rassembler et décrire toutes les pages à vérifier.