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L’intelligence économique commence par une veille intelligente

L’actualité de septembre : IST, moteurs, réseaux sociaux, outils de veille et de traduction

Carole Tisserand-Barthole
Bases no
351
publié en
2017.09
427
L’actualité de septembre : IST, moteurs, réseaux sociaux, ... Image 1
L’actualité de septembre : IST, moteurs, réseaux sociaux, ... Image 1

Information scientifique et technique

Les revues prédatrices

Dans le secteur de la recherche, il est en ce moment beaucoup question des « revues prédatrices », en l’occurrence des revues pseudo-scientifiques dont le but principal est l’enrichissement plutôt que l’avancement de la recherche.

Les chercheurs sont généralement sollicités par email par ces revues et invités à soumettre des articles. Elles fonctionnent sur le modèle du libre accès où les auteurs payent pour que leurs articles soient publiés. Mais dans le cas des revues prédatrices, n’importe quel article est accepté et publié, les comités éditoriaux étant souvent composés de membres fictifs ou de chercheurs dont les noms ont été inscrits sans leur accord.

Jeffrey Beall, un bibliothécaire de l’Université du Colorado à Denver avait mis en ligne une liste des revues prédatrices pour aider les chercheurs à ne pas se faire piéger, liste qui a malheureusement été retirée en janvier dernier suite aux nombreuses pressions qu’il a reçues.

Le blog Rédaction Médicale et scientifique propose deux alternatives :

  • Cabells, une société américaine qui fait de l’analyse bibliométrique et qui a lancé récemment une liste de revues prédatrices. Il s’agit d’un service payant.
  • Stop Predatory Journals, un projet ouvert sur lequel les chercheurs sont invités à collaborer (https://predatoryjournals.com/journals)

Libre accès et droit d’auteur

ResearchGate est l’un des principaux réseaux sociaux pour les chercheurs, créé en 2008. Bon nombre de chercheurs y chargent leurs articles, ceux-ci étant donc accessibles à tous les autres membres du réseau social. Cependant, une récente étude intitulée « Copyright compliance and infringement in ResearchGate full-text journal articles » et publiée dans la revue Scientometrics tend à montrer que 51% des articles déposés sur ResearchGate enfreignent les règles du copyright.

On apprenait justement il y a quelques jours que des éditeurs regroupés au sein de l’Association of Scientific Technical & Medical Publishers (STM), parmi lesquels Elsevier, ont proposé un accord à ResearchGate pour limiter le nombre d’articles enfreignant les règles du copyright. Les utilisateurs seraient toujours en mesure de charger des articles scientifiques sur la plateforme mais un algorithme en arrière-plan déterminerait si l’article peut être publié de manière publique ou bien uniquement de manière privée. L’accès serait alors restreint aux co-auteurs ainsi que d’autres private research groups. STM estime que le système pourrait être mis en place d’ici 30 à 60 jours.

ResearchGate n’a pour le moment pas réagi...

Information médias & business

Dans le secteur des médias, on notera le lancement récent d’une plateforme de datajournalisme sur l’Europe appelée European Data News Hub (EDNH). L’Agence France Presse (AFP), l’agence italienne ANSA et la Deutsche Presse-Agentur (DPA) sont à l’origine du projet et la plateforme publie des textes en cinq langues (anglais, allemand, français, espagnol et italien), des infographies, des vidéos et des photographies.

Moteurs de recherche

Il est toujours intéressant de comprendre et d’analyser le comportement des inter­nautes lors d’une recherche Web. Une récente étude menée par Internet Marketing Ninjas conclut que jusqu’à 30% des résultats présents sur les première et deuxième pages de résultats de Google ne sont jamais cliqués par les internautes.

Dans cette même étude, on apprend également que le taux moyen de clics pour le premier résultat est autour de 21%, le deuxième autour de 10%, le troisième autour de 7.5 % et ce pourcentage ne cesse de baisser pour atteindre 3% au huitième résultat.

La recherche vocale est à la mode et nous vous en parlions dans le dernier numéro. Google vient d’ajouter 30 nouvelles langues à son moteur de recherche vocal pour arriver à 119 langues, rendant ainsi cette technologie encore plus accessible à travers le monde. Et quand on voit le peu de taux de clics sur les résultats de recherche lors d’une re­cherche Google, il y a fort à pa­rier que la recherche vocale va continuer de progresser puisque les internautes sem­blent parfaitement se con­tenter d’une unique réponse.

Toujours chez Google, on apprenait qu’une nouvelle mise à jour de son app sur mobile aide les internautes à trouver des contenus similaires sans avoir à retourner dans le moteur. Ainsi, lorsque l’internaute se trouve sur une page Web au sein de l’app, il se verra suggérer des contenus similaires par Google en bas de page. Il semblerait à première vue que ces suggestions soient basées sur les pages que les internautes ont consultées après avoir consulté cette même page. Cette fonctionnalité n’est dis­ponible qu’aux Etats-Unis pour le moment mais pourrait s’étendre à d’autres langues et d’autres pays.

De son côté, Bing a annoncé des améliorations pour ses fonctionnalités de recherche d’images. Les internautes pouvaient d’ores et déjà effectuer des recherches sur des objets présents au sein d’une image. Mais il fallait pour cela qu’ils entourent manuellement l’objet en question dans l’image. Désormais, le moteur est capable de détecter automatiquement les ob­jets au sein des images et l’internaute n’aura plus qu’à cliquer sur la petite icône pour lancer la recherche sur des objets similaires. Pour l’instant cela ne fonctionne que sur la version desktop et non mobile.

Médias sociaux

Dans un précédent article de BASES (« Facebook, incontournable pour la veille et la recherche : fantasme ou réalité ? » - N°344 - Janvier 2017), nous avions évoqué plusieurs outils pour effectuer des recherches avancées sur Facebook. Nous avons récemment eu l’occasion de découvrir un nouvel outil : AFS (Advanced Facebook Search) qui se présente sous la forme d’une extension Chrome.

Chez LinkedIn, les utilisateurs peuvent désormais charger des vidéos sur leur page.

Toujours du côté de LinkedIn, on apprenait également qu’un juge fédéral de San Francisco avait ordonné à LinkedIn d’arrêter de bloquer la société Hiq Labs qui récupérait (avec un procédé de scraping) des données sur les profils LinkedIn dans le cadre son activité. Même si LinkedIn a fait savoir qu’il ne se plierait probablement pas à cette décision, c’est à notre connaissance une première.

Ces dernières années, les grandes plateformes de médias sociaux comme Twitter, Facebook ou LinkedIn, ont restreint au maximum l’accès à leurs services par des applications tierces. Les plateformes de veille ne peuvent ainsi plus surveiller LinkedIn et sont très limitées sur Facebook. Si la tendance venait à s’inverser, il pourrait s’agir d’une bonne nouvelle pour les professionnels de la veille.

Outils de veille

Netvibes, qui d’un simple lecteur de flux RSS, s’est transformé en quelques années en une plateforme de veille onéreuse, vient d’annoncer que ses utilisateurs pourraient désormais bénéficier d’un « personal corpus ». Fini, le corpus de sources opaques sur lequel l’utilisateur n’a pas la main, il peut désormais ajouter et retirer des sources rapidement et facilement.

Même si d’autres outils le font depuis des années, cette initiative est intéressante car c’est généralement le point faible des plateformes de social media monitoring qui surveillent un panel de sources très large mais complètement opaque et non paramétrable par les utilisateurs.

Pour surveiller Twitter, il existe de multiples solutions allant de la simple création de flux RSS aux grosses plateformes de veille multisources. Nous avons récemment découvert un nouvel acteur sur le marché : Twilert (https://www.twilert.com), un outil de veille qui se focalise exclusivement sur Twitter. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de le tester mais l’outil propose un essai gratuit de 30 jours. A tester, donc !

Autres

Dans la boîte à outil du veilleur, on trouve souvent Google Translate. Bonne nouvelle, pour la traduction, une alternative efficace est désormais possible : DeepL qui indique être « trois fois plus performant que Google ». Derrière cette initiative, on retrouve les fondateurs du dictionnaire en ligne Linguee.

Et d’après les premiers retours et tests réalisés par des journalistes et sites spécialisés (Le Monde et Numerama), il semble bien que l’outil soit très prometteur...

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