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L’intelligence économique commence par une veille intelligente

Gratuité de l’information pour la veille : la fin d’une époque ?

Carole Tisserand-Barthole
Bases no
355
publié en
2018.01
609
Gratuité de l’information pour la veille : la fin d’une ... Image 1
Gratuité de l’information pour la veille : la fin d’une ... Image 1

L’information est au cœur du processus de veille. Si l’on n’est pas en mesure d’identifier les bonnes sources et par la suite les informations les plus pertinentes sur un sujet donné, toute analyse et recommandation stratégique en découlant sera incomplète, avec tous les risques que cela entraîne.

L’information produite par les médias, qu’il s’agisse de presse nationale, locale ou même spécialisée est un élément pré­cieux pour la veille quel que soit le secteur d’activité con­cerné.

Le développement de la presse en ligne il y a une vingtaine d’années ainsi que la prolifération des contenus gra­­tuitement accessibles sur ces sites, parallèlement à l’émer­gence de Google, a conduit à une croyance trom­peuse large­ment répan­due selon laquelle il n’est pas né­cessaire de payer pour avoir accès à l’infor­mation. Et si l’infor­mation ne ressort pas dans Google, c’est qu’elle n’existe pas.

Si la croyance dans le « tout gratuit » a longtemps persisté, la question du retour au payant pour la presse fait aujourd’hui la Une de l’actualité.

En quoi consiste ce retour à l’information payante et quel impact cela peut-il avoir pour la veille ? 

Le développement de la presse en ligne et l’avènement du tout-gratuit

C’est au début des années 90 que la presse a commencé à s’aventurer sur le Web avec tout d’abord quelques ini­tia­tives isolées aux Etats-Unis comme le Chicago Tribune ou le Mercury News. Mais c’est entre le milieu et la fin des années 90 que le phénomène a commencé à prendre de l’ampleur et que des journaux du monde entier ont alors créé leurs propres sites Web avec des contenus plus ou moins proches de la version papier.

En France, ce sont d’abord les titres de presse quotidienne nationale comme Le Monde, Le Figaro, Libération ou Les Echos qui se sont lancés dans la course, suivis par la suite par la grande majorité des médias français.

Il est aujourd’hui assez rare qu’un journal ou magazine ne dispose pas de site Internet.

Cependant, les contenus proposés varient beaucoup d’un site à l’autre, certains proposant simplement une ver­sion électronique du support papier, d’autres produisant des contenus complètement différents, d’autres optant pour des modèles hybrides et enfin, certains utilisant leur site comme simple vitrine marchande.

Mais tous ces sites four­nissaient et fournissent encore souvent une quantité impor­tante d’articles et actualités gratuites, financés essentiellement grâce à la publicité, et ce même si une partie du site et des contenus est en réalité payante.

Tout cela a contribué à donner l’impression que l’information en provenance des médias était gratuitement accessible à tous.

Or surveiller et accéder aux contenus en libre accès sur le site des Echos par exemple ne revient pas à surveiller l’intégralité des contenus produits par les journalistes des Echos.

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