Dans le secteur de l’information, il est un acronyme qui revient régulièrement : l’API. On comprend bien qu’il s’agit d’une porte d’accès à des données et à des services, donc des informations, mais sont-elles exploitables pour le veilleur ? Voici le premier de deux billets pour répondre à cette question.
Décryptage, ce qu’est une API
API est l’acronyme de Application Programming Interface, ou Interface de programmation d’application en français. Il s’agit donc d’un moyen de connexion entre différentes applications (ou composants d’applications), grâce à une interface.
Au départ, l’exploitation des APIs était réservée aux développeurs. Mais cela est en train de changer avec l’utilisation des outils no code. Les outils d’automatisation fonctionnent avec les APIs des outils. Ce sont elles qui garantissent l’accès, la synchronisation et ce qu’il est possible de « tirer » d’un outil. Le professionnel de la veille en manipule donc déjà sans le savoir. Zapier, Make ou IFTTT les utilisent déjà de façon quasi invisible car ils se connectent à des APIs et permettent aussi à des outils de s’y connecter. On peut ainsi non seulement accéder à des APIs mais aussi ouvrir son accès à une API pour partager des informations dont on reste maître.
Les API et les flux RSS/JSON sont donc tous deux des moyens de récupérer et/ou de fournir des données à des applications. Ils présentent certains points communs, mais aussi des différences importantes.
Figure 1 : Copyright - DR
Points communs
Différences
Par exemple, l'API de Google Maps permet d'accéder aux données de Google Maps, telles que les adresses, les directions et les cartes. Une appli météo peut aussi utiliser une API pour accéder aux données météorologiques récentes (température, pression atmosphérique, vitesse du vent), alors que le flux RSS de Google Actualités fournit les dernières actualités de Google.
À première vue, il existe donc des similitudes entre les API et les flux RSS, et ils sont parfois utilisés pour effectuer des tâches similaires, mais la similitude n’est que superficielle. RSS vous permet de publier (à une URL spécifique) des métadonnées sur des articles de blog, des actualités ou d'autres flux de contenu aux formats standard Atom / RDF / RSS qui sont généralement des données structurées XML qui afficheront les dernières entrées sur un sujet particulier. Il s’agit généralement d’un contenu fixe diffusé à une URL donnée.
Les APIs, quant à elles, sont beaucoup plus générales : tous les formats sont autorisés, tous les types de requêtes.
On peut donc :
En résumé, bien que les flux RSS et les API soient utilisés pour partager et accéder à des informations, ils diffèrent dans leurs fonctionnalités et leurs objectifs. Si le RSS sert à décrire la structure interne d’un fichier, l’API sert plutôt à décrire un service Web (qui fonctionne sur un serveur, accepte et traite des requêtes et fournit des réponses). Et ce service peut donc recevoir et fournir tous types de requêtes et de réponses, y compris celles et ceux formattés pour le RSS.
Ainsi, de manière simplifiée, on peut comparer le flux RSS à un journal et l’API à une machine où l’on peut lire et créer des articles.
Les API restent plus complexes à mettre en œuvre et à utiliser, mais pour combien de temps ? Et ne sont-elles pas, déjà, en train de redessiner le marché de l’accès à l’information vers un système plus sécurisé, mais aussi fermé ?