Quora, le site de questions-réponses américain vient d’annoncer le lancement d’une version en langue française. Elle est pour le moment en version bêta.
Quora existe depuis 2009 et permet à ses utilisateurs de poser n’importe quelle question auxquelles les autres utilisateurs peuvent répondre de manière publique.
Même si le format n’est pas le même, Quora peut paraître assez proche de Wikipédia sans pour autant avoir la même notoriété. Quora, dans sa version anglaise, compte tout de même plus de 100 millions d’utilisateurs mensuels dont une grande partie basée en Amérique du Nord.
Dans une récente interview à Libération, l’un des cofondateurs explique que la principale différence avec Wikipédia, c’est que leurs sources n’ont rien d’anonyme. Les utilisateurs doivent en effet s’inscrire sous leur vrai nom via Facebook, leur compte Google ou leur e-mail.
Autre différence constatée : là où Wikipédia s’apparente à une encyclopédie, Quora, de par son format de questions/réponses est plus propice aux informations du type listes/palmarès (les meilleurs outils de veille, le top 100 des entreprises dans le secteur de l’énergie, liste de blogs dans le secteur automobile etc).
La version française n’a absolument pas vocation à traduire les contenus présents sur la version anglaise de Quora. Les questions/réponses doivent être rédigées en français et le public est donc en très grande majorité francophone (principalement français et québécois d’après nos tests).
C’est pour cette raison que les contenus sont eux aussi très différents de ceux de la version anglaise car les problématiques et centres d’intérêt du public francophone ne sont pas nécessairement les mêmes. On trouvera donc plus d’informations relatives aux pays francophones.
On peut bien évidemment utiliser Quora pour poser des questions sur les sujets de recherche et de veille qui nous intéressent. Mais le plus intéressant repose dans la possibilité d’effectuer des recherches sur le contenu.
A condition bien sûr que le nombre d’utilisateurs et les contenus publiés soit suffisamment conséquent pour en faire une véritable base de connaissances.
Pour la veille et la recherche, Quora sera notamment utile pour tous les cas où l’on veut identifier des listes d’outils, d’acteurs ou de sources.
Les différentes versions locales (espagnole et bientôt allemande) en projet mériteront également d’être explorées lorsque l’on recherche des informations sur le pays ou dans la langue en question.
En tant que professionnel de l’information et dans cette période où il est beaucoup question de désinformation et de « fake news », on se pose évidemment la question de la fiabilité des données sur Quora.
Le fait que les personnes publient des informations sous leur vrai nom apporte un premier élément de garantie. D’autre part, la plateforme utilise des algorithmes de détection de contenu pour détecter des réponses jugées « problématiques ». Enfin, les utilisateurs peuvent signaler des contenus posant problème.
Nous avons effectué quelques recherches au sein de la plateforme Quora sur des sujets que nous connaissons bien et nous avons pu constater qu’il est fréquent que les contributeurs mettent en avant leurs produits ou l’entreprise pour laquelle il travaille. L’information n’est pas nécessairement fausse mais il y a très clairement un parti pris.
Les réponses apportées dans Quora sont donc à prendre avec précaution et nécessitent d’être recoupées avec d’autres sources mais la plateforme présente l’avantage de proposer un premier niveau de réponse sur de multiples sujets.
Auteur : Carole Tisserand-Barthole, rédactrice en chef de Bases et Netsources