S’il n’est pas la seule clé du succès pour garantir un résultat satisfaisant d’un outil IA, un bon prompt augmente néanmoins ses chances d’obtenir satisfaction. Des milliers d’outils permettent de copier, améliorer ou encore stocker ses prompts. Ils varient en fonction des algorithmes concernés, des thèmes et des formats à générer et/ou des usages. En voici quatre sur une trentaine testés, sélectionnés pour leur efficacité et leur facilité de prise en main : Prompt Genius, PromptBase, SnackPrompt et FlowGPT.
Lire aussi :
L’art du prompt pour le professionnel de l’information, NETSOURCES N°164, juin 2023
AI Prompt Genius s’adresse aux personnes ayant déjà trouvé des prompts (ou « invites » en français) qui répondent à leurs besoins et ont besoin de les stocker dans un endroit accessible quelle que soit l’IA générative utilisée. Plutôt qu’une longue liste ingérable, cette extension accessible sans inscription permet de créer sa propre bibliothèque de prompts.
Elle s’ouvre sur une barre de recherche au centre et les prompts sont rangés en dossiers dans la barre de gauche.
Pour stocker un prompt, on clique sur « Nouveau prompt » et une fenêtre s’ouvre. Les champs à remplir pour créer son prompt sont « Titre », Texte (avec les variables), Description, Étiquette et on sélectionne le nom du dossier.
Prompt Genius s’utilise sur toutes les plateformes. L’outil suggère de créer des dossiers en fonction du modèle de langage concerné (ChatGPT, Bard, DALL-E, etc.) et des étiquettes sur des tonalités différentes. Ce qui rappelle qu’un même prompt n’aura pas le même résultat avec des modèles différents. Et comme chaque modèle d’IA a son propre langage, les invites doivent s’adapter à chacune.
En termes d’ergonomie, il s’affiche soit en pop-up comme la plupart des extensions, soit en barre latérale à droite de l’écran, sur ordinateur ou sur mobile. Il est aussi possible d’importer des prompts au format CSV et de les exporter en CSV ou JSON. L’outil, souvent recommandé par les professionnels de l’information et qui s’avère facile à utiliser et pratique à l’usage, est gratuit et disponible en français.
Promptbase est LA Marketplace de prompts. Intuitivement, on y choisit son domaine d’usage (éditorial, marketing, création de logos, illustrations, etc.) et son thème (animal, santé, finances, etc.) ou le modèle de langage de l’IA générative utilisée (Midjourney, DALL-E, Stable Diffusion, GPT).
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En septembre dernier, le nouveau moteur académique Matilda était officiellement lancé. Explorez ses fonctionnalités de recherche avancées, ses fonctionnalités de veille, son vaste corpus et découvrez comment il se positionne par rapports aux outils de recherche académique.
À l’origine du projet, une équipe de chercheurs français coordonnée par Didier Torny du CNRS qui a pour ambition « de redonner une place équitable aux contenus académiques exclus des outils propriétaires actuellement utilisés, WoS et Scopus » et de « permettre aux bibliothécaires et aux chercheurs d’exercer le plus grand contrôle possible dans la manière dont ils recherchent et réutilisent les informations textuelles et les métadonnées. »
Lire aussi :
La vague d’outils IA pour l’Information Scientifique et Technique (IST)
Consensus, un moteur académique dopé à l’IA (01/2023)
Zendy : un moteur académique 100 % open access (09/2022)
Elicit, un nouveau moteur scientifique au banc d’essai (06/2022)
Premier aspect important : le corpus. Matilda se base sur la littérature scientifique indexée depuis 2019 dans Crossref, Pubmed Central, ArXiv et RePec soit plus de 128 millions d’articles. À cela s’ajoutent les données d’auteurs venant d’ORCID, et les articles référencés dans Unpaywall et pour lesquels on a directement accès au texte intégral.
Pour chaque article, on dispose des citations et références si elles sont disponibles.
Deuxième aspect important pour le veilleur : les fonctionnalités de recherche.
On revient ici aux fondamentaux, les opérateurs avec :
● Les classiques AND
, OR
, NOT
● Les guillemets pour l’expression exacte
● Possibilité d’utiliser les parenthèses
● L'antislash \
permet de rechercher des termes qui fonctionnent comme opérateurs pour les appliquer comme des caractères ordinaires (par exemple AND
)
● author:
pour rechercher sur le nom d’auteur
● orcid:
pour rechercher un mot ou une expression dans l’ORCID de l’auteur du document
● description:
pour rechercher dans la description d’un document
● id:
pour rechercher un mot ou une expression dans les identifiants du document
● publisher:
pour rechercher sur le nom de l’éditeur
● source:
pour rechercher un mot ou une expression spécifique à la source du document (par exemple ArXiv)
● title:
pour rechercher un mot ou une expression dans le titre du document
Plusieurs filtres sont ensuite disponibles : par titre, par type de publication, par auteur, par intervalle de dates. On peut également choisir de rechercher ou non dans les références des publications. Les résultats peuvent être classés par pertinence ou par ordre chronologique. Tous les résultats peuvent en principe être visualisés (contrairement à Google Scholar par exemple) et il est possible d’exporter les références au format BibTex.
Au départ, Matilda ne recherchait que sur les métadonnées des articles (titre, abstract, etc.). Puis il était prévu que cela soit étendu en texte intégral mais cela ne semble pas encore implémenté.
Il est également prévu que l’antériorité proposée augmente progressivement : 2019 à aujourd’hui pour le moment, mais à terme, tous les documents indexés dans Crossref, Pubmed Central, ArXiv et RePec devraient l’être aussi dans Matilda.
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Threads, le réseau de micro-blogging de Meta, est accessible en France depuis quelques semaines. Le public commence à s’y rendre, y faire sa veille peut-il donc devenir intéressant ?
Threads a été créé par Meta en juillet 2023. Lancé au départ aux États-Unis, il lui a fallu plusieurs mois pour se conformer à la législation européenne. S’il a très vite dépassé les 100 millions d’utilisateurs, laissant croire à une relève assurée de X (ex. Twitter), les chiffres sont aussi très vite retombés et le manque de fonctionnalités essentielles perdure. Le terme Threads désigne ces longs fils de discussions - un post et les commentaires auxquels il donne lieu - apparus pour la première fois sur X.
Lire aussi :
Blueskyredessine la veille en feeds (11/2023)
Les veilleurs face au déclin de X (Twitter) - Brève de veille de novembre (11/2023)
La veille sur les réseaux sociaux s’annonce de plus en plus fragmentée (09/2023)
Quelques spécificités par rapport à X :
● La limite d’un post (appelé thread) est de 500 caractères et 5 minutes par vidéo,
● Les publications peuvent être modifiées dans un délai de 5 minutes (uniquement le texte, pas les pièces jointes),
● La description visuelle des photos et des vidéos pour les populations malvoyantes est automatique (mais modifiable),
● Le nombre de mentions « J’aime » sur les publications peut être masqué,
● L’insertion de sondages est prise en charge.
Lors de l’inscription, il est requis d’avoir un compte Instagram pour publier et interagir (voir Figure 1). Sans « Insta », on peut uniquement consulter des contenus et rechercher des comptes. Ce choix est réversible à tout moment, tout comme la possibilité d’avoir un profil public ou privé (cette deuxième option s’applique par défaut pour les moins de 18 ans). On peut en effet créer son compte en public (tout le monde peut nous voir et nous suivre) ou en privé.
À noter : si l’on possède plusieurs comptes Instagram (un personnel et un professionnel, par exemple), le premier pris en compte sera le compte principal, c’est-à-dire le premier créé.
Figure 1 : Première étape d’inscription : lier son compte Threads à un compte Instagram.
Une fois sur l’écran d’accueil, celui-ci propose cinq fonctionnalités en haut de l’écran (voir Figure 2) :
● Le fil d’actualité. Il s’ouvre par défaut en accueil avec un flux algorithmique, mais on bascule facilement sur le fil des comptes suivis, en bas de l’écran sur ordinateur. En revanche, sur le mobile, il faut cliquer sur le logo de Threads en haut de l’écran pour que les deux fils d’actualité, algorithmique et des comptes suivis, s’affichent. Ce flux est donc caché.
● La recherche (voir ci-dessous),
● La rédaction d’un thread,
● Le suivi de l’activité. Bien que l’icône, un cœur, laisse penser que l’on y trouverait des favoris, comptes ou publications, il n’en est rien. Il ne s’agit pas non plus du suivi de notre propre activité. Il s’agit des comptes qui nous suivent - y compris vérifiés dans un fil à part - et des réponses, mentions, citations (quotes) et republications qui sont faites de nos threads,
● Son profil.
À noter, la publicité n’est pas encore arrivée sur Threads, qui n’a pas encore la taille critique pour intéresser les annonceurs.
Figure 2. Écran d’accueil par défaut sur ordinateur. Threads a été rendu disponible sur ordinateur après la mise à disposition de l’appli sur mobile.
Premier constat, on y retrouve finalement peu de personnes de son profil Instagram, à moins d’avoir utilisé ce réseau social pour faire sa veille, ce qui est rarement le cas. Or, il est impossible d’identifier automatiquement les comptes Twitter qui auraient basculé sur Threads, sauf à faire une recherche laborieuse de chaque compte.
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L’Information scientifique et technique intéresse particulièrement les développeurs d’outils IA. En 2023, nous avons repéré au total plus de 20 outils IA spécifiquement dédiés à l’IST. Voici un tour d’horizon, le plus complet possible, pour aider le professionnel de la recherche d’information et de la veille à y voir plus clair et comprendre quelle place leur donner dans son activité.
Si les outils IA dédiés à l’IST s’adressent avant tout aux chercheurs, nombre d’entre eux sont également adaptés aux pros de l’info. Leur promesse ? Gain de temps et augmentation de la productivité, aux niveaux de la recherche d’information, de l’analyse et de la rédaction.
Pour cela, ces outils proposent notamment les fonctionnalités suivantes :
● Recherche dans la littérature scientifique ;
● Recommandation d’articles ;
● Résumé automatique et dialogue avec les documents ;
● Extraction de données ou concepts.
Une vingtaine d’outils répondent ainsi à un ou plusieurs de ses critères (voir l’infographie Figure 1). Ils se divisent en trois grandes catégories :
● Des outils de recherche ;
● Des plug-ins et des assistants spécialisés IST ;
● Des outils de résumé automatique, dialogue avec des documents, extractions de données.
Les outils de recherche IA spécialisés dans l’IST se positionnent comme des alternatives aux moteurs académiques classiques comme Google Scholar, Dimensions ou The Lens, voire aux serveurs et outils de recherche payants comme Scopus, Web of Science, STNext, etc. Ils sont reliés à des corpus volumineux de littérature scientifique.
Leur créneau : recourir à l’IA pour fournir rapidement une sélection d’articles scientifiques pertinents issus d’un large corpus, accompagné parfois d’un résumé ou d’une synthèse des articles jugés les plus pertinents par l’outil. Plusieurs d’entre eux se présentent d’ailleurs comme des Literature review assistant.
Leur contenu : la majorité d’entre eux utilisent le corpus de Semantic Scholar (contenant plus de 200 millions d’articles scientifiques soit plus que Scopus ou Web of Science mais moins que STN et ses 320 millions - attention : parmi les 200 000 millions, seule une partie est recherchable en texte intégral, pour le reste, on ne recherche que sur les métadonnées). Ils ont aussi un fonctionnement de base similaire, où l’on entre sa recherche sous forme de question en langage naturel.
Leur modèle économique : freemium, donc avec une version gratuite pour commencer, puis un ou plusieurs niveaux d’abonnement(s).
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Les Business cases sont une source originale d’information sur des problématiques d’entreprises, des questions de management ou d’éthique. Si, dans quelques cas, l’accès à ces études appliquées au milieu des affaires est réservé au monde universitaire (enseignants et étudiants), très souvent, leur accès peut être ouvert à d'autres publics. On recommandera dans tous les cas de bien vérifier les droits d'auteur et les exploitations possibles.
Selon les sources, il existerait de 14 000 à 16 000 Business Schools dans le monde et toutes utiliseraient les Business cases, en français, « analyse de rentabilité » comme outil pédagogique. On parle aussi parfois de Cases studies mais ce terme est aussi employé dans d’autres disciplines, en particulier dans le monde médical.
Ces Business cases sont nés à la Harvard Business School dans les années 1920. Ils ont été créés par analogie avec les études de cas qui se pratiquaient à la Harvard Law School à partir des décisions rendues par les tribunaux. Dès l’année 1924, cet outil pédagogique a été largement utilisé à la Harvard Business School et s’est répandu dans le monde entier, même si l’on voit apparaître quelques remises en cause de cet outil.
L’utilisation des Business cases est une démarche pédagogique radicalement différente de celle d’un cours ou d’une conférence traditionnelle au cours desquels un professeur/conférencier délivre une série d’informations, ce qui est en général, une communication dans un seul sens.
Les Business cases décrivent, dans la quasi-totalité des cas, des situations réelles, ce qui fait leur intérêt. Il s’agit de demander aux étudiants de réfléchir à une problématique de management à partir de situations réelles décrites.
L’utilisation d’un Business case permet une communication dans les deux sens. En général, elle comporte trois phases :
D’autres approches existent aussi, par exemple à l’EM-Lyon, où c’est l’enseignant qui délivre les informations du cas. Les réactions/propositions des étudiants servent ensuite à la discussion du cas et pour leur évaluation.
Signalons aussi que l’INSEAD propose des scénarios en réalité virtuelle ce qui est, évidemment, plus immersif. Nous nous intéressons ici à ces Business cases car ils proposent une information très riche.
Nous en proposons, en fait, une utilisation détournée en considérant que l’énoncé et le développé de ces cas constituent une source riche et originale à intégrer dans une démarche de recherche d’information.
On y trouve, en effet, très fréquemment, au moins lorsqu’il s’agit de cas d’entreprises, un historique de cette entreprise, des données financières ainsi que de très riches références bibliographiques. De nombreux cas sont aussi proposés concernant des problématiques, par exemple liées à l’éthique ou à la discrimination. Certains éditeurs sont, d’ailleurs, spécialisés sur des problématiques particulières.
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Même s’ils n’écrivent pas à votre place, les outils d’editing issus des IA génératives de texte peuvent être de précieux alliés pour titrer ou réécrire ses livrables. Parmi nos préférés, Headline Hero, Quillbot, Hemingway et TextCortex. À noter qu’ils sont tous à utiliser sur sa propre prose, et non à des fins de plagiat. Entre correction guidée et réécriture, ils proposent différents niveaux d’intervention. Voici les informations clés pour aider à choisir le plus pertinent pour soi.
HeadlineHero est le chouchou des rédactions américaines. Et même s’il est en anglais, il fonctionne aussi très bien en langue française.
Quelle que soit la nature du texte à titrer (analyse d’un livrable, revue de presse sous forme de newsletter, etc.), il suffit de se rendre sur le site internet, de copier un extrait de son texte sur l’espace réservé à cela (à droite de l’écran), choisir la longueur de son titre (le nombre de mots souhaité) et de cliquer sur Generate Headlines pour voir plusieurs propositions de titres apparaître à la place de son texte précédemment copié, qui s’est lui-même déplacé sous les titres (voir Figure 1).
Il est possible d’ajouter des paramètres, comme ajouter ou exclure certains mots, ou encore rédiger le titre sous forme de question ou de citation. Le but affiché : générer des titres qui convertissent. À noter, l’outil est non seulement gratuit, mais il ne requiert aucune inscription. Notre avis : HeadlineHero offre un excellent ratio simplicité d’utilisation/qualité. Et même si les titres ne sont pas parfaits, ils aident au moins à trouver celui qui nous satisfera !
Figure 1 : Dans ses paramètres, HeadlineHero propose de fixer le nombre de mots de ses articles, mais aussi d’inclure ou d’exclure des mots précis.
En cas de doute sur un extrait dont la rédaction n’est pas satisfaisante, ou d’un (court) texte à rendre sans avoir le temps d’une dernière relecture, Quillbot est peut-être la solution. Venu des États-Unis, cet outil gratuit vient de se doter d’un onglet « French » qui permet aux francophones d’en profiter.
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Depuis quelques mois, un nouveau navigateur baptisé Arc est souvent évoqué comme une alternative à Chrome non seulement crédible, mais salutaire. Nous avons donc testé ce nouveau navigateur, accessible jusqu’alors à tous les utilisateurs de Mac, rejoints depuis ce mois-ci par les premiers utilisateurs de Windows PC inscrits sur liste d’attente. Spoiler : on a très vite oublié Chrome.
Le navigateur Arc a été créé par The Browser Company, une société américaine créée en 2019 qui réunit d’anciens salariés d’Instagram, Amazon, ou encore… Google Chrome. Josh Miller et Hursh Agrawal, de leur côté, avaient revendu une précédente startup à Facebook en 2014.
Comme beaucoup de professionnels de la veille, on a déjà testé de nombreux navigateurs, mais le nombre d’extensions utilisées sur Chrome uniquement ne rend pas le départ aisé. Or, c’est un premier frein important levé par Arc.
Basé sur Chromium, le navigateur développé et mis en open source par Chrome, Arc permet d’y retrouver toutes ses extensions (voir Figure 1).
Figure 1 : Le transfert des extensions sur Arc. On commence par choisir quatre extensions qui seront mises en avant.
La première impression après avoir installé son navigateur est celle de légèreté. C’est normal : l’interface et l’ergonomie sont justement pensées pour faciliter notre détox digitale.
Les premiers pas sont plutôt faciles. Exit la navigation en haut de l’écran. Ici, la navigation se fait dans une colonne latérale à gauche et non en haut de l’écran comme tous les autres navigateurs, mais on s’y fait vite (voir Figure 2). De plus, cette barre peut être masquée, ce qui permet de garder son attention sur l’écran.
La barre latérale inclut :
● Ses éléments de navigation : la barre de navigation, les sites et les extensions épinglés, des onglets ouverts et des dossiers qui regroupent plusieurs onglets.
● Une bibliothèque :
• Les Medias, par exemple les captures d’écran prises durant la navigation ;
• Les Downloads, c’est-à-dire les derniers téléchargements ;
• Les Easels (chevalets) & Notes, une sorte de tableau blanc, où l’on peut ranger ses notes, ses Medias, ses dessins, etc. ;
• Les Spaces, visualisés sous forme de colonnes ;
• Les Boosts, qui sont des sites consultés, dont on a personnalisé l’apparence ;
• Les Onglets archivés, dotés d’un moteur de recherche avec ses propres filtres.
Figure 2. Sur Arc, la navigation se fait sur la barre latérale de gauche. Et on peut opter pour une Split View qui permet de naviguer sur plusieurs pages en même temps.
De plus, la navigation est organisée différemment, à commencer par la possibilité de scinder son navigateur en différents Espaces (Spaces en anglais, le navigateur n’étant disponible que dans cette langue). Chaque espace de navigation permet de séparer ses activités pros et perso ou même ses différents projets. Un peu comme les bureaux multiples de Microsoft 11, mais en ligne et beaucoup plus ergonomique. Concernant l’exercice de la veille, c'est non seulement pratique pour travailler sans interférence sur différentes problématiques, mais on y trouve un gain d’attention insoupçonné.
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L’infobésité des sources est un défi de plus en plus difficile à gérer, pour un veilleur comme pour tout un chacun. L’une des pistes possibles pour en sortir passe par une méthode de « mise en veilleuse » basée sur l’intelligence des sources que nous développons dans cet article.
Les veilleurs, même s’ils s’appuient toujours sur une sélection de sources et qu’ils s’évertuent à extraire des signaux et du sens au milieu du brouhaha ambiant, n’échappent pas à l’infobésité actuelle.
Il y a toujours plus de sources potentiellement pertinentes, toujours plus de contenus pertinents et d’outils pour repérer ces sources et ces contenus. Sans compter que nombre de ces sources et outils rajoutent sans cesse de nouvelles contraintes techniques à prendre en compte, ce qui se révèle souvent chronophage.
Ainsi, malgré nos efforts pour revoir les processus et les sources régulièrement, une veille, quelle qu’elle soit, a vite fait de demander de plus en plus de temps, mois après mois et année après année sauf si le sujet qu’elle traite tombe en désuétude.
Et il y a toujours cette angoisse de passer à côté d’une information vraiment importante qui viendrait jeter le discrédit sur la qualité de la prestation de veille dans son ensemble et les compétences du veilleur. On a alors vite tendance à tomber dans une quête d’exhaustivité que l’on sait pourtant vaine.
Pourtant, on ne le sait que trop : « trop d’info tue l’information » et on prend le risque de ne même plus voir une information clé qui est pourtant sous nos yeux.
Il faut réussir à refaire place nette et se recentrer sur l’essentiel en séparant les sources clés de celles de second plan.
Les sources clés, ce sont celles qui sont les premières ou les seules à publier les informations qui nous intéressent ou encore celles qui sont hyper-spécialisées sur les thématiques qui nous intéressent. Ce n’est pas pour rien que l’on parle tant de la réussite de certains médias professionnels ces dernières semaines (voir l’article des Échos « Les “pure players” de l’information professionnelle tirent leur épingle du jeu »). Ces médias s’adressent à un public restreint dont ils connaissent les besoins informationnels et proposent des contenus à haute valeur ajoutée que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Les sources de second plan sont celles dont on ne sait pas toujours quoi faire. Ce sont les sources qui ne méritent pas qu’on les efface complètement de son dispositif de veille, mais qui, pour de multiples raisons, ne méritent pas non plus de figurer au cœur du dispositif et de bénéficier d’une surveillance constante.
C’est à ces sources, qu’il faut savoir mettre « en veilleuse », que nous avons choisi de nous intéresser aujourd’hui. Comment sélectionner ces sources de veille de second plan ? Où les met-on ? Et comment leur donner quand même une place dans son processus de veille ?
Avant de nous intéresser à ces sources de second rang, il est important de les repositionner dans le contexte ambiant d’infobésité. En effet, si nous avions un volume raisonnable de sources et de contenus et du temps à leur consacrer (comme cela a pu être le cas par le passé), cela ne poserait que peu de problèmes de mettre sous surveillance toutes les sources que l’on a pu repérer lors de son sourcing. Mais le contexte est aujourd’hui tout autre.
Dans le monde de la Tech et plus généralement sur le Web, on lit de plus en plus que l’infobésité ambiante oblige les internautes à revoir leurs pratiques informationnelles quels que soient leur métier et leur secteur d’activité et qu’il vaut mieux sélectionner l’information en amont.
On citera par exemple cet article académique en open access « Critical Ignoring as a Core Competence for Digital Citizens » paru dans la revue Current Directions in psychological science, ou cet article de The Conversation « When critical thinking isn’t enough: to beat information overload, we need to learn “critical ignoring” » , qui nous expliquent que, pour naviguer dans le monde de l’information digitale, l’esprit critique par rapport aux contenus qui nous arrivent n’est plus une condition suffisante. Il faut apprendre à ignorer, filtrer l’information avant même qu’elle ne nous arrive.
« L’ignorance critique est la capacité à choisir ce qu’il faut ignorer et/ou investir ses capacités attentionnelles limitées. Ignorer de manière critique, c’est plus que ne pas prêter attention, c’est pratiquer des habitudes saines et attentives face à la surabondance d’informations. » The Conversation
On citera également l’excellente newsletter de Marie Dollé, In Bed with Tech, qui proposait récemment une édition « Filtrer le bruit ou l’art de l’omission stratégique » , où elle évoquait cette question :
« “La curation ne réside pas dans l’accumulation, mais dans l’art du non-choix. Ce qui compte vraiment, c’est la cohérence globale de ce qui est retenu”. Ce passage du FOMO (fear of missing out) au NOMO (necessity of missing out) est peut-être la clé d’une gestion de l’information plus saine et plus consciente à l’ère de l’infobésité. Le NOMO, dans son essence, n’est pas une privation, mais une délivrance. Choisir, c’est accumuler. Omettre, c’est se libérer. »
En tant que veilleur, on pratique, sans le nommer ainsi, l’« ignorance critique » ou l’« omission stratégique » depuis toujours. Faire du sourcing, n’est-ce pas tout simplement une forme d’« omission stratégique » ?
Mais il est possible que l’évolution des pratiques et des outils nous en éloigne avec les années, et que la peur de passer à côté d’une information importante nous pousse à accumuler plus de sources que nécessaire.
Cette évolution n’est d’ailleurs pas le propre des humains veilleurs, c’est aussi une tendance qui s’observe dans les outils utilisés.
Pendant longtemps, le plus dur pour les professionnels de l’information n’était pas de faire le tri parmi les sources et les informations. C’était tout simplement d’en trouver. L’information était rare, les sources aussi, et ces dernières n’étaient pas toujours simples à identifier.
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Microsoft vient de mettre à disposition du marché européen son offre IA adaptée à sa suite Office et son tarif, 30 €/mois/personne, n’est pas négligeable pour un service de veille.
Voici donc trois alternatives freemium, soit pour modifier des présentations existantes grâce à l’IA, soit pour générer des présentations entières en un prompt. Le tout sans alourdir son budget.
Bien sûr, si une présentation peut désormais être générée en un prompt, l’IA ne fait pas tout le travail à sa place, mais elle donne une base visuellement attractive, structurée et quelques idées pour enrichir son propre travail.
Ceci, afin de réaliser une présentation commerciale valorisante de son offre en interne ou à l’externe, ou bien de présenter son produit final, qu’il s’agisse de chiffres de marché, de suivi de tendances, d’analyse comparative ou tout simplement d’un résumé des résultats de sa veille.
Plus AI est un add-on (une extension) qui s’installe dans Google Slides. On l’installe via la Google Workspace Marketplace (https://workspace.google.com/marketplace/). Ensuite, on y accède depuis un nouveau document sur Google Slides, en cliquant sur « Extension », ce qui ouvre une nouvelle fenêtre de création de slides (ou diapositives).
Pour commencer une présentation, il existe premièrement plusieurs options : générer une présentation complète à partir d’un prompt, insérer un texte préalablement rédigé ou procéder à la création de slides individuelles. Deuxièmement, on choisit le style : commercial, webinaire, cours en ligne, etc.
Un exemple de prompt s’affiche en anglais. Toutefois l’outil comprend parfaitement les prompts en français, ce qui constitue l’une de ses valeurs ajoutées. En lui demandant par exemple de créer un atelier d’éducation aux médias, Plus AI génère treize slides, ce qui est un autre atout car souvent les outils de ce type génèrent six slides au maximum en version gratuite, ce qui est difficilement exploitable. Avant de générer les slides, il propose un plan à valider, avec les titres modifiables de chaque slide et en (bon) français. On choisit ensuite une gamme de couleurs, puis des visuels sont automatiquement proposés. Une prévisualisation à personnaliser/corriger est alors proposée, ce qui est rare dans une version gratuite ! Nec plus ultra, des conseils d’animation pour interagir avec les élèves figurent aussi sur les slides ! Quand le résultat est satisfaisant, on clique sur « Generate ».
Les seuls problèmes relevés lors de l’expérience : les accents des mots français non pris en compte et la non-intégration d’un éditeur d’image dans le logiciel.
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Les podcasts ont une place particulière dans le monde de la veille. C’est un type de sources qui a, sur certains sujets, une valeur inestimable. Ils peuvent en effet proposer des informations que l’on ne retrouve pas ailleurs, offrir de l’analyse et de la profondeur difficile à obtenir dans des contenus plus courts comme des articles par exemple, etc. De plus, les podcasts sont souvent gratuits, ce qui ne nécessite pas une souscription à un abonnement supplémentaire.
Mais choisir d’intégrer des podcasts à sa démarche, c’est aussi beaucoup d’embûches en perspective et à tous les niveaux : ils sont difficiles à identifier et à mettre en veille de manière automatisée, ils sont longs à écouter et à analyser, mais ils sont aussi compliqués à intégrer aux livrables (voir notre article Comment intégrer les podcasts à ses livrables de veille ?).
Dans cet article, nous avons choisi de nous focaliser exclusivement sur la phase d’identification de podcasts : comment identifier des podcasts pertinents à intégrer à son sourcing ? Quels outils et méthodes utiliser pour y parvenir ?
Nous nous intéressons ici aux podcasts au sens large : podcasts journalistiques et podcasts de marques ou amateurs, à l’exception des replays d’émissions qui existent déjà sous un autre format. La méthode proposée permet d’identifier des podcasts français mais elle fonctionne aussi pour des podcasts réalisés dans d’autres pays et dans d’autres langues.
Un bon moyen de repérer des podcasts est de tirer parti du travail de recensement déjà réalisé par des journalistes, chercheurs, etc. Il existe en effet en France, mais aussi ailleurs des cartographies du paysage et du marché des podcasts, des datasets de recensements, etc.
Les recensements évoqués ici viennent d’un article passionnant paru dans la revue Les Enjeux de la communication en septembre 2023 : « Les podcasts natifs d’information en France : méthodologie pour un recensement de l’offre ».
Les auteurs de cet article proposent « un retour descriptif et analytique sur la méthodologie employée pour réaliser une base de données des podcasts natifs ». Si la base de données de podcasts n’est malheureusement pas accessible au commun des mortels, les éléments de méthode et les sources égrenées tout au long de l’article sont quant à elles extrêmement précieuses.
Parmi les recensements de podcasts évoqués dans l’article, on citera :
● La cartographie des acteurs du podcasts en France. La version 2023 est disponible à l’adresse suivante : https://www.cosavostra.com/guides/la-cartographie-des-acteurs-du-podcasts-en-france-edition-2023/. On peut visualiser l’écosystème des médias audiovisuels qui produisent des podcasts, ainsi que celui de la presse écrite et les studios de podcasts. Il ne reste plus qu’à aller explorer les sites de ces différents acteurs à la recherche de podcasts.
● Podcast city (https://map.audiomeans.fr/), une carte avec une sélection des principaux podcasts français. La carte date de 2021, les données ne sont donc pas toutes à jour, mais la carte reste très intéressante.
● Un dataset des podcasts français archivés à l’INA au titre du dépôt légal sur data.gouv (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/podcasts-francais-archives-a-lina/). Le fichier n’a malheureusement pas été remis à jour depuis novembre 2020. Et sur le site de l’INA, il n’est pas possible d’accéder au recensement des podcasts français.
● Un dataset proposé par Spotify (https://podcastsdataset.byspotify.com/) qui contient plus de 100 000 épisodes de podcasts hébergés sur Spotify en anglais et portugais seulement. Le dataset n’est pas librement accessible mais on peut en faire la demande auprès de Spotify.
● PodcastRE (https://podcastre.org/), une base de données réalisée par le département des arts de la communication et les bibliothèques de l’Université du Wisconsin-Madison qui recense des podcasts en langue anglaise.
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