Dans ce numéro, nous continuons à explorer les défis que représentent pour les professionnels de l’information l’entrée dans l’ère de l’intelligence artificielle, tout en examinant les nouvelles méthodologies, les retours d’expérience et les tendances actuelles qui façonnent nos métiers.
L’émergence des IA génératives, illustrée par le succès fulgurant de ChatGPT, marque un tournant dans nos pratiques. Véronique Mesguich, dans la nouvelle édition de son ouvrage «Rechercher l’information stratégique sur le web», introduit l’impact des IA génératives sur la veille stratégique et la recherche d’information. Si ces outils offrent de nouvelles perspectives d’analyse et de traitement des données, ils nécessitent une approche critique pour éviter les écueils d’informations inexactes ou biaisées.
Le passage d’une «culture de stock» à une «culture de flux» reste un défi majeur, comme le souligne notre article « Adopter une logique de flux... plus facile à dire qu’à faire ». Cette transition n’est pas simplement une tendance, mais une nécessité pour rester pertinents et efficaces. Il s’agit de transformer notre rapport à l’information, en favorisant la capture et l’exploitation en temps réel des données plutôt que leur simple accumulation.
Dans «Bonnes pratiques pour systématiser la surveillance de vos concurrents», nous découvrons des méthodes structurées pour maintenir une veille efficace sans être submergés par l’information. La clé réside dans la sélection rigoureuse des sources et l’automatisation des processus, permettant de se concentrer sur l’analyse et la prise de décision.
L’article «Le jour où j’ai voulu mettre en place une veille collaborative» offre un retour d’expérience précieux sur les défis et les succès de la veille mutualisée. Cette aventure, menée au sein d’une PME, démontre que la mutualisation des efforts peut transformer les pratiques individuelles en intelligence collective, malgré des obstacles organisationnels et humains à ne pas sous-estimer.
Rester agile et professionnel, ce sont deux des nombreux mots clefs qui résument les défis actuels de nos métiers. Face aux transformations, nous sommes invités à nous adapter constamment, à nous former sans relâche et à réinventer sans cesse nos rôles et pratiques au sein des organisations.
Le numérique a bouleversé les modèles traditionnels de gestion de l’information. Longtemps cantonnés à une approche statique avec des informations stockées sur des supports inertes, les professionnels doivent désormais appréhender un flot continu et dynamique de données. Ce virage vers une « culture de flux » implique une profonde mutation des pratiques.
La nécessité de passer d’une culture de stock à une culture de flux pour les métiers de l’information n’est pas nouvelle, pourtant elle peine toujours à être pleinement embrassée - et pleinement organisée - dans la pratique professionnelle.
En 2013, déjà, Caroline Sauvajol-Rialland, dans son ouvrage « Infobésité, comprendre et maîtriser la déferlante d’informations » (Éditions Vuibert, p.136), précisait : « en situation de surcharge informationnelle, il ne s’agit surtout pas d’archiver pour archiver et de multiplier les copies inutiles, mais de passer d’une logique de stock à une logique de flux, de passer de l’individu, qui porte la connaissance née de l’information, au collectif, qui produit de l’efficacité au sein du collectif ».